A genoux

98.

J'ai pas tenu. Craquage ce soir. "Vivre fatigue"

Je suis perdu. A tous les niveaux. Perdu depuis toujours j'ai bien l'impression. La simple évocation de ma détresse, le simple constat de mon échec me dégoute un peu plus de moi. Encore me plaindre, me morfondre, quand cesserai-je ? J'aimerais que cette nuit soit la dernière. Que demain ce soit le nouveau départ. J'arrive à m'en convaincre le temps d'une soirée et le matin rideau. 15479 fois je me suis déjà fait le coup. Je rêve de devenir ce beau mec qui pose pour les 3 suisses. Je rêve de ne plus être si jaloux, possessif et paranoïaque. Je rêve d'être tellement au taquet que j'en deviendrais magnétique. Un aimant. J'ai plein de choses en tête. J'ai plein de choses à dire, des pensées qu'il me semblait indispensable d'écrire pour pouvoir aspirer à un nouveau départ. Mais tout est confus, brouillon. Je me dis qu'en postant ici je pourrais moins facilement fuir. En tout cas ca me fera un point d'ancrage pour ne pas abandonner encore une fois au bout de quelques jours. Je veux devenir Irrésistible Alfie. Etre suffisamment confiant, rassurant, intéressant que je pourrais être détaché, sûr de moi, sûr de réussir. J'aimerais être convaincu qu'en me quittant, ce ne serait pas moi qui resterait seul, mais elle qui passerait à côté de quelque chose. J'aimerais trouver cette force qui fait qu'on arrive à être assez distant pour susciter l'intérêt de l'autre. Qu'on arrive à prendre suffisamment de recul pour être irrésistible car désintéressé. J'aimerais sortir de ma bouche autre chose que de la merde et des questions insipides. J'aimerais avoir comme vocabulaire autre chose que le Bonsoir-Pardon-Merci. J'aimerais qu'on ait envie, besoin de me parler quand ca va pas, être le premier renfort. J'aimerais qu'à chaque fois qu'on discute avec moi on reprenne de la force. J'aimerais être une source d'énergie, de sourire, de bien être. J'aimerais être indispensable, inévitable. J'aimerais ne plus avoir peur sans cesse de tout. J'aimerais avoir une paire de couilles et la rendre incontournable.

Tic tac tic tac tic tac.

Comme toujours, rien n'a changé

115.3, puis finalement 114.9kg. Objectif entre 110 et 112 pour lundi dans 4j. Sans contraintes excessives, sans privations punitives, juste avec de la volonté, de la force et de la résistance. Juste du bon sens. Juste parce que je le désire. Et que ce que je désire je l'obtiens. Enfin je veux me le prouver. http://www.youtube.com/watch?v=gSsOnShqhw4. Tout y est dit.

Si je fais le constat ce soir, il n'est pas fameux. Aucun changement majeur depuis tellement de mois. Alors bien sûr il y a les sursauts. La plupart sont de quelques jours, et motivés par des filles. Une principalement. Mais au final le bilan est que sur la longueur je n'ai aucune endurance. Pourtant j'ai réussi à la séduire. Mais avec quoi ? Des promesses, des mensonges et du vent. Dur de mettre en application les promesses plus longtemps que 2-3 jours. Je suis triste, malheureux et terriblement seul. Je crois qu'il faut tirer le meilleur des gens et partir ensuite. Je me souviens d'un sketch de Dubosc qui se conclue par : "en amour comme au restaurant, c'est toujours celui qui part en dernier qui paie l'addition". J'aimerais ne jamais m'attacher, être accroc, la chute est toujours trop douloureuse. D'autant que plus l'autre nous sent impliqué, plus il fuit. Plus il nous sent distant, plus il est attiré. J'aimerais en avoir rien à foutre, être détaché, juste profiter des moments présents sans me réfugier dans des espoirs et des illusions. J'agis sûrement ainsi parce que je n'ai rien d'autre dans la vie. Alors je mets tout dans la relation, jusqu'à en faire fuir l'autre. Je dois vraiment poser les choses à plat et savoir ce que je cherche, ce que je veux. Je dois vraiment me donner les moyens de mes ambitions. Je dois vraiment arrêter de me convaincre de choses que je ne souhaite pas vraiment. La volonté c'est tout ce qui caractérise celui qu'on est ou qu'on est pas. Moi j'en ai pas.

C’est dur de changer de vie, de rythme, d’habitudes. Le malaise vient du fait que depuis bien 10 ans j’attends le déclic pour changer. Et n’ayant jamais reçu cette claque magistrale qui m’aurait ouvert les yeux (ou pas), je me repose depuis sur les dates symboliques : "Allez demain je commence c’est le début du mois, une superbe date pour changer de vie ! Allez demain je commence, je sors aujourd’hui du coiffeur c mon nouveau départ, je m’accorde encore ce soir et demain c’est parti ! Allez demain je commence on est le 10 du mois c’est un chiffre rond hop c’est parti !" Au final le prétexte des dates ne tient plus la route. Ca fait déjà quelques mois que je me contente d’un : demain je commence, c’est bon ce soir je peux encore faire n’importe quoi, mais demain on m’y reprendra pas je change du tout au tout. Et dieu sait qu’à ce moment, j’y crois. Et le lendemain, à la moindre contrariété, à la moindre désillusion, au moindre souffle de vent contraire je bouscule tout, et piétine mes belles résolutions pour sombrer, comme la veille, dans ma merditude. Un manque de motivation, de rigueur, de discipline, de caractère. Un manque de beaucoup de chose, certaines dont je n’ai sûrement même pas conscience. La question que je me pose alors c’est comment m’en sortir ? Demain je commence.

Non je ne suis pas naïf au point de ne pas le réaliser. Enfin j’ai quand même de quoi me poser la question. Comment peut-on se laisser aller à tel point quand l’apparence est vraiment le moteur de la vie ? Je ne sais pas vraiment quand j’ai déconné, à un moment suis-je vraiment rentré dans le délire "non mais c’est pas ce que tu représentes, qui tu es mais vraiment ce que tu as au fond du cœur et dans le cerveau qui compte !" Je ne m’en souviens plus, à vrai dire c’était pas une question prioritaire pour moi, puisqu’après tout j’avais toujours été relativement bien entouré, et avec qui j’avais souhaité être. Sauf qu’aujourd’hui la donne change et je réalise avec quelle force tout ne dépend que de 1) la thune 2) l’apparence. Pour la thune je me couche, pour l’apparence pas mieux. Je pense que c’est une tendance qui s’accentue de façon considérable avec les nouvelles générations. En 90 voire 2000 j’ai réellement l’impression que la beauté était moins essentielle qu’aujourd’hui. Du moins on pouvait espérer réussir sans être un métrosexuel ou un tecktonik boy. C’est la qu’aujourd’hui je suis baisé. Parce qu’y a de plus en plus de filles renversantes de beauté, de fraicheur et d’esprit, et moi en parallèle englué dans mon "mais non c'est la culture, ce que t’as dans le cœur et la générosité qui comptent". Et là ou ca fait mal c’est que le phénomène touche aussi les filles de ma génération. Toutes me sont inaccessibles tant que je ne serais pas un bogoss. On peut me dire aujourd’hui que ces filles là qui s’attachent qu’à l’apparence ne valent pas le coup, sont superficielles et creuses, on peut me prétendre que sur la durée elles tiennent pas la route mais j’y crois plus. C’est du pipeau tout ca. Ou pour être plus juste, c’est le discours de ceux qui sont moches, qui se trouvent et des justifications et des excuses parce qu’au fond c’est rassurant, ou pire encore c’est le discours des bobo écolos, qui font de l’esprit la priorité sur le corps, mais pas une seconde laisseraient leur chance à un laidron comme moi. Oui définitivement c’est une hypocrisie générale que de nier l’importance de la beauté et du look aujourd’hui. Dans une société qui vit dans l’instantanéité, quel intérêt de capitaliser sur le futur en recherchant une copine avec un physique commun, mais beaucoup d’esprit et avec laquelle la vie sera culturellement trépidante ? Même avec ce profil de copine, le couple est comme tout le reste, jetable au bout de quelques mois. Tout passe par le plaisir immédiat. On peut me raconter n’importe quoi, moi c’est décidé j’y crois plus aux conneries du couple durable, du c’est-pas-important-le-physique, faut vraiment être déconnecté, hideux, ou faux cul pour croire encore à tout ca. Non c’est décidé moi aussi je veux croquer. En étant beau on peut mettre le monde à ses pieds. Et j’ai énormément de boulot.

Tadam !